Alix Soulié

Croatie

Slovénie -> Croatie

Jeudi 24 mars 2011

2ème nuit dans les petites montagnes de la Slovénie.
Je découvre petit à petit Marjia, c’est bien la première fois de ma vie que je suis obligée de parler en anglais, et heureusement Marjia est mariée à Nick, un néo-zélandais (qui est absent pour des raisons pro).
L’anglais de Marjia est donc, je crois, parfait.
Mais ce qui est terrible pendant une discussion, c’est lorsque je crois avoir compris et que d’un coup d’un seul, je réalise que pas du tout, et là il y a un horrible vide dans nos regards désemparés, on respire, on recommence, et c’est OK !
Marjia est croate d’origine et ne se retrouve pas dans la mentalité fermée d’ici.
Elle travaille dans le social, et si j’ai bien compris, elle est diplômée en sociologie mais pour le moment elle ne travaille que comme bénévole, dans un centre social quelques matins par semaine, et les après-midi dans une maison pour les vieux, ce qui semble la passionner.
Hier j’ai cru comprendre que ce bénévolat pouvait l’amener à un poste, mais rien n’est sûr.
Elle est revenue avec des dessins et des papiers d’activités ludiques (labyrinthe, etc.) coloriés comme par des enfants. Elle m’a expliqué que c’était des activités qu’elle avait partagées avec les adultes, certains avec la maladie d’Alzheimer, et qu’il y avait une vieille dame qui lui parlait tout le temps en allemand et que ça l’épuisait car elle ne maîtrise pas cette langue.

Hier soir, nous avons partagé une soirée TV, avec au programme un téléfilm français sous-titré en slovène et une émission belge sur les opérations des seins suite au cancer…
Passionnant (…)

Marjia est une jolie femme de moins de 30ans, aux cheveux courts, plutôt élancée, elle a toujours le sourire, un sourire dynamique, un regard pétillant, elle est sans aucun doute pleine d’humour. Suite à un accident, elle suit un traitement à vie. Son mari étant œnologue, elle ne peut plus partager cette passion avec lui, fini l’alcool et le bon vin, je boirai donc seule ce bon vin blanc des montagnes slovènes.

A table, Marjia m’a demandé de lui raconter en détail mon projet, et comme je ne trouvais pas mes mots, elle m’a demandé de me calmer et de proposer d’autres mots, d’autres synonymes, pour arriver à m’expliquer.
Et bien au final, elle a tout compris et nous sommes tombées d’accord sur ma théorie concernant le manque d’engagement des pays de l’Union Européenne pour mon projet, et notamment celui de la Slovénie.
Pour ce qui est de mes contacts pris et de mes demandes auprès des Alliances Françaises, ambassades et autres structures socioculturelles, seuls les pays hors de l’UE se sont réellement engagés et ont organisé mon arrivée avec beaucoup d’intérêt comme la Croatie et la Moldavie.
Rien n’est encore prévu en Roumanie, il y avait bien un échange de mail avec l’Alliance Française, mais plus rien. En plus, avec la disparition provisoire ou définitive de l’adresse mail de la compagnie, j’ai peut-être loupé des infos.
Pour le sud de la Hongrie, c’est très pauvre en propositions.

Ce matin, nous avons fait une petite marche dans la montagne, y‘a pas de doute, je suis ailleurs !!!
Nous aurons une conversation champêtre, elle avec les fleurs jaunes (petit coucou sans tiges) elle jouera de la mini trompette, moi avec une herbe folle je lui sifflerai une réponse.

Après-midi à Celje, où je me pose, observe et tente de regrouper des informations pour rétablir le contact avec mes interlocuteurs « around the world ».

Ce pays me fait halluciner :
Et vas-y que je pose mon vélo, ma trottinette sans l’attacher…

J’ai droit, à la sortie du lycée, à un défilé de relookés années 80.
Ha ! Les petits français n’ont qu’à bien se tenir, là ils sont très forts dans le style ; des tribus de 3 ou 4 en ligne dans des tons similaires, trop de classe !!

Impossible de trouver un Tati, un Toubou ou un bazar dans le genre, c’est pas ici Barbes, Alix.
Je cherche un diable pour traverser l’Europe.

Marjia me récupère à la gare après son boulot, elle a l’air épuisé, je me fais toute petite.
Sur la route avant d’arriver chez elle, nous passons près d’un champ curieusement lumineux et clignotant, j’ai une hallucination…
– What is this ???
– The cimetière !
– Incredible !!!
Pour faire cet effet, il doit y avoir au moins 5 petites loupiotes (petites bougies électriques) sur chaque tombe.

Nous ne partagerons que le dîner qu’elle a préparé ce soir.
Demain je « Table ! » au soleil sur la terrasse de Marjia. Elle a garé exprès sa voiture plus bas sur le chemin, il faut que je finisse la paperasse car je ne suis pas vraiment avec elle, à cause de ces pirates du net, trop de trucs à faire et à réorganiser.
Je sais que j’ai une équipe avec moi mais ils n’ont pas la notion globale que je peux avoir de tout ça, difficile de déléguer pour que les choses soient faites dans les temps avec ce que la situation exige.

Mais encore une fois je ne peux m’empêcher de prendre ça comme un signe.
L’occasion de repartir à zéro. Difficile d’imaginer la suite, m’enfin, je ne suis qu’en Europe et finalement ici tout va bien.
Enfin, j’appréhende les deux ateliers que je vais gérer à Zagreb, avec un groupe de 10 nanas pros (danseuses et comédiennes) et un groupe de 10 autres nanas (des femmes de Zagreb).
Je n’ai pas de traductrice, il faut que je voie très vite pour trouver une fille motivée pour m’aider gratos. Je me vois mal passer 32h en essayant de me faire comprendre avec mes antisèches en anglais.

Vendredi 25 mars 2011

Une nuit plutôt agitée ; quelques mots échangés sur FB en direct avec mon amoureux remplissent ma nuit de cauchemars : évasion de guerre, course poursuite avec des gens dont je ne connais pas les visages, puis un rêve étrange dans les rues de Toulouse. Un bébé en poussette poussé par un papa en fauteuil roulant et un gros dogue allemand qui les bouscule, mais ce dogue a le poil vert.
Ce dogue vert va me hanter toute la journée, ou plutôt la couleur verte…
Il est évident qu’avec Marjia nous avons beaucoup à nous dire, mais la barrière de la langue nous freine et nous amène à des discussions du quotidien.
Ce matin j’ouvre donc ma table sur la terrasse, je fais une longue séance d’échauffement et d’étirement. Je me sens ankylosée, et ne sais quel est mon poids (je n’ai pas rencontré de balance depuis mon départ) mais il me semble lourd à porter, il va falloir avec tous ces déplacements que je trouve un rythme pour garder la forme et le physique.

Marjia m’a offert une fleur artificielle rose (barrette ou broche), elle est partie avec dans les cheveux et l’a portée toute la journée à son travail avant de me la donner vraiment, comme si elle l’avait chargée de toute sa bonne énergie.

VOILA !! Avec l’ami Raf le technicien en chef de l’asso, nous parvenons en fin de journée à résoudre le problème de la boite mail, mais je vais avoir un gros travail car le pirate a effacé pas mal de données sur nos fichiers…

Stop, je verrai ça demain, car Marjia rentre du boulot et je veux partager avec elle ce qu’on peut.
Grâce à la magie de Skype, je fais les présentations de Marjia et de Raf qui échangeront dans un bon anglais sur le projet et sur mon compte, je les laisse pour préparer le repas.

– A table !
Marjia adore Piaf et nous regarderons le film après dîner. Elle s’endort et me laisse seule devant cette histoire terrible de la môme Piaf.
Je me reconnecte et tente d’avancer sur le problème « Mail !», je m’interdis d’aller au-delà de 00h34 mais ce soir encore je m’endormirai à 1h23 du matin.

Samedi 26 mars 2011

Marjia n’est pas « grasse matinée », nous sommes sur le pont à 8h30 pour ce dernier jour.
Bien qu’elle soit très coquette et donne l’impression d’être citadine, Marjia a en plus toutes les qualités d’une fille de la campagne, levée à 8h au plus tard.

Nous partageons son salon, son ordi pour le net, son jardin pour respirer, sa salle de bain…
Réunion au sommet avec l’amie Gé (secrétaire de l’asso) pour régler quelques détails-qui-n’en-sont-pas, de longues discussions qui permettent de savoir où on en est.

Après avoir cherché dans deux grands magasins de bricolage, nous trouvons un diable pour transporter mes bagages, pas trop lourd, pliable et pas trop coûteux au cas où je devrais m’en séparer pour le prochain vol, le 5 mai.
Je vais quitter le paradis de ce petit chalet en haut de la montagne de Marjia où elle va rester seule jusqu’au retour de son homme, en mai.

Marjia nous invite à revenir dès l’hiver prochain avec mon amoureux et j’ai bien l’intention de répondre à son invitation.
J’attends de ses nouvelles dans les prochaines semaines pour savoir si son travail de bénévolat a débouché sur un poste.

Grande agitation pour tout mettre en place pour mon départ :
– Mise à jour du cahier des comptes
– Répartition des affaires dans les sacs
– Pliage de la table
(Ah tiens ! Je vais faire une photo pour vous donner une idée de la bête, il faut juste que j’y pense car je n’ai pas le réflexe de sortir l’appareil photo.)
– Et puis toujours le plus difficile : partir !

On se croise dans la maison avec Marjia, mais je ne sais pas comment lui dire ce que je ressens, combien je suis touchée par la personne qu’elle est, je me sens très maladroite, comme une petite fille que je n’étais pas, le jour de la rentrée des classes, je la regarde à peine dans mon agitation.
Je me connecte à nouveau avec Toulouse via Skype : petit échange d’avant départ avec Fatiha notre présidente et Gé, qui tentent comme elles le peuvent de résoudre ensemble et à distance mes actions futures… J’entends des voix sur la terrasse, il se passe des choses ici, je dois absolument réduire le plus possible les discussions via Skype pour vivre le présent.
C’est encore très difficile -voire plus difficile- de me faire comprendre en français par mail qu’en anglais à l’oral, (vous, vous n’y voyez que du feu, car Flavie me corrige chaque semaine en direct de Marseille).

Dans l’équipe toulousaine, il n’y a que moi qui ai l’habitude de monter les dossiers de demande de subvention mais, par un concours de circonstances, mon imprimante est tombée en panne et celle de Gé aussi juste avant mon départ, impossible d’imprimer de quoi constituer les différents dossiers, ce qui est pour moi simple reste très compliqué à expliquer pour qu’ils s’y retrouvent.
J’entends donc plusieurs voix sur la terrasse, je rejoins Marjia qui est attablée dans un soleil de fin d’après-midi, avec son papa et sa compagne -peut-être 25 ans de moins que lui, sportive aux cheveux blondis, très souriante.
Le papa de Marjia est un bel homme de 78ans me semble-t-il, et je retrouve beaucoup d’elle dans cet homme d’une grande générosité ; il me parle avec quelques mots de français, chante quelques phrases de chansons, puis il demande à Marjia -en slave du sud- que je lui dise un poème ou une chanson en français.
Cette demande inattendue me paralyse dans un premier temps puis je m’exécute, et nous voilà tous à tour de rôle à partager des chansons de chez nous, et pour finir Marjia, qui est une fan de Piaf, m’invite à chanter avec elle « Rien de rien ». C’est juste irréel…
Nous voilà (Hvoila en slave du sud veut dire : merci) en voiture, nous ne parlons presque plus.
La gare, le billet, la boutique pour acheter les timbres est fermée ; elle timbrera et postera le petit paquet pour moi ; nous nous saluons franchement, elle est très tactile comme les gens d’ici, moi non très tendue des épaules, mais pour une fois, je les sens tomber, et accepter l’embrassade. Bye bye Marjia !!
Arrivée à Zagreb 22h48, j’attends devant la gare, face à moi une grande place dans la nuit avec des trams qui circulent, Gaby doit venir me chercher… Il est 23h, une jeune femme très longue aux cheveux infinis avance droit sur moi, à 30 m je suis sûre que c’est elle.
Dans le tram 9 en direction de Ljubljanica, elle s’excuse de son mauvais français, je ne comprends pas pourquoi.
Gaby est étudiante en langues, et elle parle russe, anglais, finnois, italien, allemand, français et bien sûr croate.
Elle veut après ses études retourner vivre à Dubrovnik avec son amoureux pour être l’hiver professeur de langue et l’été guide touristique. Dubo est aussi étudiant à Zagreb en ethnologie, ils ont 21ans et se fréquentent depuis l’âge de 16 ans.
Ils me reçoivent chez eux dans leur grand appartement d’étudiant où le style de ce meublé authentique se mêle à leur univers gothique-rock n’roll et manga, le mélange de la tapisserie et du Pokémon est surréaliste.
Dubo n’est pas très causant et plutôt discret.
Je dormirai ce soir sur leur canapé.

Dimanche 27 mars 2011

J’ouvre les yeux à 12h 03 (les premières soirées de présentation se finissent toujours très tard)
Gaby me rejoint dans le salon toute de noir vêtue avec ses longs cheveux blonds, elle m’annonce qu’il est 13h en faisant avancer du bout des doigts les aiguilles de l’horloge du salon.
Elle sera aujourd’hui mon guide à Zagreb, nous mangerons un petit quelque chose chez l’ami Mac Do et nous poserons dans un café en terrasse où nous parlerons plusieurs heures de nos voyages et de nos envies, Dans quelques jours, elle part en Russie pour un échange d’étudiant tout le mois d’avril.
Elle me montre une vue panoramique de Zagreb d’une petite colline où sont rassemblés la plupart des musées, le parlement, etc. Nous passerons devant le musée du divorce, elle m’explique que les gens font des dons d’objets symboliques de leur séparation, j’y retournerai avant de partir.
Zagreb est très calme en ce dimanche de printemps, pas de voiture dans le centre ville, que le tram et le parfum étonnant des pruniers en fleur qui nous poursuit dans les ruelles.
Je ne connais pas la Chine, mais il y a ici entre les immeubles, les petites maisons improvisées par le temps, les pruniers en fleur et les sonorités de la langue slave un air urbain et paisible de banlieue de Chine.
Nous passons au centre de danse où je travaille demain ; la femme vigile me dit qu’elle aurait aimé participer aux ateliers, mais qu’il n’y avait plus de place, une autre femme nous fait visiter le studio 3 où je rencontrerai le groupe demain. Rien que ça, et je suis plus détendue.
Nous rentrons chez Gaby à pied, au bout de 30 m elle stoppe net sa marche, son visage est pâle, ses yeux clairs sont brillants, elle ne trouve plus ses mots en français :
-Euh… Mon ombrelle dans bar…
Elle traverse l’avenue et disparaît dans un tramway
Je l’attends dans un café sous la statue de bronze d’un grand banqueteur des temps anciens.
Elle reviendra les yeux toujours brillants mais les joues roses, souriante, le parapluie long et noir, serré contre son cœur, le parapluie de son papa, un cadeau de la ville où il a été élu.
Nous nous retrouvons tous les trois avec Dubo à l’appartement, chacun derrière l’écran de nos ordinateurs respectifs jusqu’à la fin du jour.
Puis avec Gaby nous irons nous remplir le ventre pour la nuit au restau U pour 1€.
Difficile de dormir avec ce qui m’attend demain, en plus je n’ai pas de réveil, Gaby me prête son portable et je m’endors avec la peur de ne pas me réveiller pour mon premier jour.

Lundi 28 mars 2011

The First Day
The first test !
Réveil très difficile, nuit courte ; 30 kg sur roulette à présent ; tram 12 ; direction Centre de danse de Zagreb ; Gaby est venue me réveiller, je m’étais rendormie ; rien de grave j’avais prévu 2h d’avance pour me poser dans un café, la pause ne sera que de 10mn, juste une relecture des notes en anglais et j’y vais !!

Ce qui va suivre est si…beautiful for me, que je vais tenter de vous résumer la globalité du synopsis du minimum syndical.
C’est beaucoup trop pour que je puisse écrire chaque jour.
Centre de danse de Zagreb :
Tena -avec qui Gé & me avons échangé depuis plus de 2 mois, une fois par semaine- est la même que dans ces échanges virtuels.
Tout sourire, elle me guide dans ce grand lieu très moderne, me questionne dans un français parfait, je l’écoute en déballant mon souk ; elle restera avec moi pour accueillir les filles, pour leur dire en croate plus précisément ce que j’attends de cette rencontre, qui n’est ni un stage, ni un cours, mais des rencontres où nous partagerons à travers 2 séances de 4h, que j’ai imaginée pour elles et que Brice, Pierre et Raf m’ont traduit dans cet anglais que je ne maîtrise pas.

8 filles incroyablement différentes :

Martina sera mon assistante en anglais, elle m’aidera à trouver les bons mots d’une façon si instantanée ; elle ne parle pas français mais nous parlons tout de suite la même langue, elle est professeur de yoga à Zagreb et danseuse.

Vanja, danseuse aussi, elle à ce sourire inextinguible et communicatif, elle est curieuse et observatrice, ses yeux sont grands ouverts sur ce truc qui lui vient de l’ouest. Elle travaille à l’accueil du centre, comme bénévole je crois.

Antonija est aussi bénévole ici, une toute petite nana aux boucles brunes, petites lunettes vertes, elle a envie et elle y va !

Andrea a un physique et un visage merveilleusement inoubliable et reconnaissable, je n’ai pas bien compris quel était son métier ou son activité, actrice je crois, une présence charismatique au grand sourire, d’une grande discrétion, bien qu’un court carré plongeant blond aux mèches prune qui exprime un style affirmé.

Suzana est danseuse Hip Hop, elle a dès les premières heures une attitude hip hop un peu kid réel ; une grande queue de cheval noire, puis je la découvre autrement, avec dans les gestes de l’humour et une race très féminine. Après cette première matinée je déjeune avec elle et je découvrirai qu’elle parle un peu français, et qu’elle s’en était cachée.

Marina est un petit oiseau aux yeux grands ouverts sur le monde, sur son monde qui l’inquiète mais qui la rend heureuse, ses yeux se dessinent dans un carré très court et noir des années 20. Elle nous échappera parfois mais les oiseaux ne sont pas à mettre en cage, nous prendrons plaisir à la voir s’envoler.

Mirta, très pâle, très blonde, très fine, très menue, très secrète ; l’air inquiet et dur, très danseuse mais aussi préparatrice en pharmacie ; discrètement et finement tatouée (surprenant).

Emina est comédienne, sa présence est très particulière, un univers et des propositions inattendues et justes, je n’en saurai pas plus sur elle, elle ne peut assister qu’à un atelier sur deux.

Emina et Mirta, dans un autre contexte, seraient des personnes qui ne m’auraient pas mise a l’aise, par leur dureté et leur distance, mais là pas le temps de se poser des questions et la magie opère.
Durant ces 4 premières heures, je suis extrêmement émue par ce qui nous arrive, elles ont toutes compris ma démarche, et ne font pas fausse route. La construction de ces ateliers, virtuellement imaginés sur le papier, n’aura besoin que de quelques adaptations et modifications, les portes que je voulais ouvrir n’étaient pas fermées, et nous avons su ensemble trouver notre langage commun.
Apres ces 4 h intenses, je n’ai qu’une envie : reprendre après le déjeuner, mais notre prochain RDV est mercredi.
Je ne sais plus où tout ça va me mener mais ça y est la machine est lancée, l’envie d’en savoir plus est réciproque. Dans cet échange, nous réveillons mutuellement (il me semble) des rêves impossibles et des projets laissés de coté, l’envie de faire, d’être actrice de ce qu’on veut, etc.

Mardi 29 mars 2011

Je suis restée enfermée jusqu’à 15h dans l’appartement de Gaby pour un travail pas spécialement glorieux sur ce petit ordinateur difficile à apprivoiser.
Pour vis-à-vis : Doblo, le petit ami de Gaby avec qui j’échange 7 mots en anglais maxi, il est comme ça m’a dit Gaby, les ours ne sont donc pas en voie de disparition, ni ici ni en France.
Petite sortie pour prendre l’air Place du Marché Tresnjevacki, un petit bistrot pour écrire, face à une scène interminable et inoubliable:
Une femme de 50 ans, peut-être moins, fête son anniversaire dans le marché, beaucoup de monde semble la connaître, je la vois festoyer et boire avec ses convives 3h durant, chanter, danser, accompagnée de monsieur accordéon, et les mains très baladeuses de ses cavaliers. Puis elle se met à lancer les verres vides, les bouteilles par dessus son épaule sous l’œil hébété de la tenancière qui voit, désemparée mais avec le sourire, son stock de verre disparaître à la vitesse de la descente collective.
Une ambiance inhabituelle semble animer le marché vu les réactions des passants et des maraîchers, en cet après-midi d’après la pluie.
(Aujourd’hui c’est samedi, et il est très difficile de retrouver tous les détails et les sensations de ce qui s’est passé mercredi, jeudi, vendredi…)
Très fatiguant de dormir sur le canapé des gens ; on est jamais couché avant eux et c’est bien normal, mais heureusement, j’avais fait un stage à Toulouse chez Géraldine avant de partir.

Tiens, une petite citation que j’ai trouvée sur la page où j’allais écrire, notée au Bic par la main d’Isa qui m’a offert ce journal si beau mais si lourd que je m’empresse de finir pour le réexpédier chez moi :

« Il n’y a personne qui soit né sous une mauvaise étoile. Il n’y a que des gens qui ne savent pas lire le ciel.» Dalaï Lama

Gaby prépare son départ en Russie, parfois elle hausse le ton avec son Dubo : deux frangins qui se chamaillent d’un canapé à l’autre, elle à mes cotés et lui face à nous, ça peut finir par des canettes de Red Bull ou des briquettes individuelles vides de lait nature qui volent ! J’aime les écouter se parler. Quand je serai vieille j’apprendrai le croate…
Quelle authenticité cette Gaby, elle est drôle, sur son nouveau facebook qu’elle a créé pour son voyage, elle passe des heures à s’agacer contre l’agression de spam indésirables…elle me parlera un peu de la guerre mais elle était si petite.

Mercredi 30 mars 2011

Je retrouve mes 7 nanas + une nouvelle.
C’est Siegana : (je vous laisse imaginer les moyens mémo-techniques indispensables pour me souvenir de tout ces prénoms…)
Grande brune, cheveux noirs, bandeau blanc comme son jogging. Nous arriverons à rattraper le retard, toutefois le premier jour de rencontre avec les autres confirme bien que nous avons mis en place un langage commun, mais au final Siegana se laisse porter, et nous nous retrouvons.
Le jour de pause entre les deux séances est très important.
Elles découvriront le travail des unes et des autres qui est très touchant et surprenant, ce que nous partageons est juste exceptionnel (un photographe viendra faire des clichés sans même nous perturber), la fin de la séance est très précipitée par la venue de la femme de ménage Tia, ma montre a pris 15 mn de retard, je ne sais pourquoi !!
J’invite les filles à participer à la soirée de présentation avec leur travail.
Petite entrevue avec les journalistes venus avec le photographe, Tena la directrice adjointe sera mon interprète.
Je n’aime décidément pas cet exercice. Que dire : ce qu’ils veulent entendre ? Ce que j’ai à dire ?
M’enfin c’est formateur.
Après ça, promenade dans les hauts de Zagreb pour voir de plus près ce musée de la séparation, nous échangeons avec la fille de l’entrée dans un anglais « aprocalixien ».
Redescente dans la foule printanière de Zagreb où je me retrouve nez-à-nez avec Martina du groupe des filles. Nous passerons une petite ½ heure ensemble et elle m’invitera à son cours de yoga dès le lendemain.
Petite course pour rejoindre Gaby à son cours de français, « être à l’heure», je lui ai promis, le tram n’avance pas, 5 puis 10 mn de retard, ici ce n’est pas un problème, nous rentrons dans la classe, et elle dit en français :
« J’ai une surprise pour vous ! »
Melita, son professeur, est troublée mais ravie, c’est une excellente pédagogue.
Elle demande à ses élèves de me poser des questions en français, au début j’ai eu peur car il y avait une leçon sur « le subjonctif », je ne sais même pas ce que veux dire ce mot. Enfin, après la leçon je crois que j’ai compris, ça fait partie -comme l’anglais (cher Grège)- des choses sur lesquelles j’ai dû faire l’impasse, mais bon, chaque chose en son temps.
Mélita a les cheveux très blonds et bouclés, un peu rasés sur les tempes genre années 80, elle doit avoir maxi 26 ans, il y a une bonne ambiance dans son cours. Zagreb est tout petit, elle avait entendu parler de ma venue à l’institut Français. Elle m’invite à revenir au cours du samedi, je ne lui promets rien…Gaby n’y sera pas.

(Drôle ! juste une parenthèse de la terrasse du café où j’écris ce journal :
un couple vient de quitter la table d’à côté il y a 5 mn, une jeune femme a pris leur place il y a 3mn, mais vous le croyez ou pas, elle est rejointe par le même garçon qui était avec l’autre fille ! C’est drôle, le garçon parle plus avec cette nouvelle fille, il faut dire que la précédente ne s’arrêtait pas, cette fois c’est la bonne, ils se marrent bien, en plus ils ont tous les deux un pull à rayures. Bon je m’égare, encore 4 jours à résumer.Fin de la parenthèse).

Petit resto U avant de rentrer (Ha ! ces jeunes ils mangent à n’importe quelle heure !)

Je ne vous ai pas beaucoup fait le guide Michelin depuis le début, mais peut être aurez-vous droit bientôt à des petite rubriques pour chaque pays :
– Guide des spécialités culinaires.
– Mœurs en tous genres et particularités.
– Particularité féminine.
– Autres…

Jeudi 31 mars 2011

8h : Départ de chez Gaby avec juste mes affaires personnelles, le reste est au centre de danse.
Premier RDV avec Dora ma nouvelle prêteuse de canapé, avec qui je m’attends à parler en anglais jusqu’à la fin de mon séjour à Zagreb.
Par mail je n’ai que : TRAM arrêt Britanski, 4 rue Primorska (qui veut dire « au bord de la mer ») au fond de la cour, escalier 1er étage, sur la porte est écrit « Villa Primorska » ; c’est en plein centre à 5 mn en Tram du centre de danse.
J’imagine un appartement bourgeois.
Le tram me laisse devant un joli petit marché ensoleillé, j’avance sur l’avenue, à gauche Primorska, de grands et vieux immeubles bourgeois comme abandonnés dans une rue large, devant chaque porte des tas d’encombrants sortis des caves et des greniers, qui donnent à cette rue une ambiance à la Bilal.
Le 4 ; la porte cochère est ouverte, je crois m’être trompée :ici il n’y a pas signe de vie. Je fais demi tour pour vérifier le numéro, c’est bien le 4, en effet au premier étage sur la porte il est écrit sur un papier blanc « Villa Primorska » au Stabilo fluo.
Je tape une, deux, trois fois… Rien, je sonne, pas âme qui vive, je laisse mon sac de fringues et repars me poser au soleil du café du marché ; elle doit dormir profondément, je reviendrai dans une heure. Oui, elle dormait jusqu’à ce que je laisse mon doigt appuyé 10 secondes sur la sonnette, je pose mes affaires et repars direct et laisse Dora se réveiller doucement.

12 h, Divya yoga studio : le lieu où Martina dispense ses cours de yoga est particulièrement Feng Shui, elle doit avoir une belle clientèle.
J’aperçois Martina derrière un rideau en position du lotus, les yeux fermés en pleine méditation, elle est agréablement surprise de me voir là, elle m’apprend les mots essentiels pour suivre le cours en croate : inspirez, expirez.
Son cours est parfait, elle aussi, quand je serai vieille je ferai du yoga.
Martina va en Allemagne pour quelques jours, nous ne nous reverrons pas, ça me désole.

Suite du feuilleton Piratage : après avoir enfin envoyé un mail de démenti à tous les contacts que j’ai pu retrouver, je me rends compte que je n’ai toujours pas de nouveau mail ; je me fais engueuler par Raf, qui m’avait pourtant bien dit de lire un mail technique permettant de bien reprendre le contrôle de la boite après un piratage !!
Donc à savoir lorsque vous avez été piraté :
Vérifiez que le pirate n’a pas modifié les paramètres, par exemple « effectuer un suivi de courrier ».
Ben voilà, si je ne recevais rien depuis 3 jours c’est que mon pirate continuait à recevoir sur sa boite tous nos messages qu’il avait fait transférer : « trois jours foutus en l’air !! »
Ha ! Ce voyage est formateur !!

Fin de journée, traversée de Zagreb les yeux grands ouverts pour rejoindre Suzana qui m’a invitée à son cours de Hip Hop.
Pour optimiser ses cours, elle a plus de 20 élèves de 14 à 26 ans dans une salle pas bien grande.
Premier cours de Hip Hop et en Croate bien sûr ; quel talent, quelle énergie cette Suzana !
Quand je serai plus jeune je ferai du Hip Hop !!
C’est la première fois qu’elle parle français avec une française depuis le début de ses leçons en septembre. Seulement, si elle a choisi le français c’est qu’elle voudrait entrer dans une grande école de Hip Hop à Paris, Paris où elle est déjà allée pour des manifestations de Hip Hop.
Son cours m’a épuisée, 2h de Hip Hop et Hop au lit, je n’échange que quelques mots avec Dora qui est toute triste devant son ordinateur car son amoureux est rentré chez lui aux Etats-Unis pour son travail de journaliste qui l’attendait après ses vacances en Croatie.
Ce soir je partage la chambre de Diana sa colocataire et le chat Spirou qui louche et qui a du mal à attraper ce qu’on lui tend à manger.

Vendredi 1er avril 2011.

Les nouvelles filles arrivent au compte-goutte, c’est vraiment pas confortable, on reprend, on s’interrompt, on ré-explique, finalement tout le monde ne sera pas là pour ce 2ème groupe d’atelier, c’est dommage pour toutes celles qui ont été refusées!
M’enfin, je crois qu’elle sont contentes, pas moi, pas de moi, mais au final nous arrivons à des choses plaisantes malgré tout.

Bosana : retraitée de l’industrie chimique, elle n’était pas inscrite et est venue au feeling et ne pourra pas être là lundi pour la 2ème séance.

Mirna : Tout sourire, très concentrée ; très là, elle prend le temps de me parler doucement en anglais. (je crois surtout qu’on est autant calées l’une que l’autre).

Ivka : Instructrice de Pôle Dance, dynamique ; affirmée ; elle parle très vite en anglais.

Vlatka : que je ne cesse d’appeler Vodka, a les cheveux tout bruns tout bouclés (comme toi Zoé), elle parle un peu français.

Mia : Trés jeune, pas plus de 20 ans, étudiante en école de costume.

Tea : elle aussi très jeune, elle a profité de l’atelier pour venir de province voir aussi ses amies de Zagreb.

Tai : aux yeux verts (comme toi) elle a 20 ans, elle danse la capoeira et joue du djembé.

Aléna : elle est arrivée très en retard, du coup je ne sais pas ce qu’elle fait dans la vie, elle est très discrète et délicate.

Andrea : je ne sais quel âge elle a, suffisamment jeune pour avoir un bébé de 4 mois et 2 autres plus grands, elle m’aide car elle comprend et parle un peu le français, elle est traductrice et interprète en anglais, elle nous quittera avant la fin de la séance pour fin de baby-sitting obligé.

Toutes ces descriptions ne sont pas très passionnées, j’ai tout le week-end pour m’apaiser et surtout adapter l’atelier pour que l’atelier de lundi matin soit plaisant pour toutes.
Après cette séance nous irons manger dans ce resto bon et pas cher avec Vlatka, Tai, Mirna et Ivka, où j’en apprendrais plus sur elles. Ivka m’invite le lendemain à un de ses cours de Pole Dance, je finis par un « Kava » avec Vlatka, et les autres vaqueront à leurs activités.

Je rentre chez Dora, elle s’excuse de ne pas être très en forme, c’est une jeune femme si touchante et si fragile, dans sa jeune vie tout est en opposition. Dora est un petit oiseau qui chante toute la journée.
La vie à la maison est une comédie musicale, nous communiquons en chantant en français, elle a participé à l’Eurovision où elle était bien classée mais tout ça sans suite. Là elle fait des études de droit pour devenir chanteuse, enfin pour faire plaisir à maman qui est juriste.
Au cours d’une tournée en France avec un groupe, elle a chanté à Toulouse dans ce lieu que connaissent bien les toulousains
« le Petit London ».
Je dois à nouveau la laisser toute seule dans sa tristesse palpable, mais elle doit étudier pour son concours de droit à venir.

Je retrouve Ina de l’Institut Français de Zagreb, grâce à qui tout s’est mis en place ici, je vois arriver une femme de mon âge, très speed, très stress, nous faisons connaissance en terrasse de café, elle m’explique le fonctionnement des Alliances Françaises et des Instituts Français à l’étranger, doucement son rythme se calme, c’est la fin de sa journée, de sa semaine, et tout se pose.
Elle me parle de son parcours, nous allons nous revoir lundi. C’est mieux parce que là, je suis épuisée de ma semaine aussi et de parler si vite en français. Elle m’invite également à venir travailler à l’institut pour rattraper mon retard d’organisation avec les pays à venir. A lundi Ina !

Samedi 2 avril 2011. Déjà Avril !!!

Debout à l’aube pour une journée chargée, enchaînement de cafés au lait au bistrot du marché place Briantask à coté de la villa Primorska, où je vais écrire plusieurs heures (l’exercice est très difficile, mais je commence à avoir le rythme et surtout l’envie, ça n’est déjà plus une contrainte).

13H :nouveau cours de français avec Melina, un cours très instructif. Quand je serai grande et que je parlerai le croate, je serai professeur de français pour étudiants croates.

Le rendez-vous suivant sera très particulier :
Ivka me présente à ses 10 filles et leur demande si je peux assister et participer à la séance de Pole Dance, il y a une petite réticence qui s’estompera rapidement, nous nous laissons porter par la voix médium cassée et suave d’Ivka dans une pénombre presque totale.
Chacune sur notre tapis de yoga, nous suivons ce cour de yoga où la sensualité nous amène au bout de chaque mouvement, dans un ralenti extrême et dans un lâcher-prise cérébral.

« Peut-être peux-tu nous expliquer ce qu’est cette « pole dance » (me fait remarquer Flavie qui me corrige).
Et bien, c’est une danse de salon pour spectateur unique ou encore comme les danseuses de Pigalle, une danse plus ou moins acrobatique et sensuelle autour d’une barre inox verticale.

Dans la deuxième partie elles passeront une à une sur leur talons très hauts, pour la première fois, dans une improvisation sensuelle avec leur corps différemment long, rond ou musclé, avec comme espace un canapé et la barre en inox.
Elles sont très belles, sensuelles, et loin de toute vulgarité.
Elle joueront toutes le jeu pour cette première exposition.
(Je serai malheureusement dispensée de l’exercice, j’ai laissée ma collection de talons à Bajamont chez ma mère !!)
Ivka sait leur parler pour qu’elles soient en confiance, belles et sensuelles.
« Elle ne veut pas que ses cours de pole dance dérivent dans la vulgarité, ou la performance physique, comme la plupart des fois où ils sont pratiqués et enseignés » me dit une des filles.
Sa démarche est convaincante au vu de ce que je viens de voir.
Après la séance, je retrouve les filles dehors au grand jour. Elles ont toutes des activités professionnelles différentes et les cours de pole dance qu’elles pratiquent depuis un an ont changé leurs vies, me disent elles.
Elles se sentent mieux dans leur peau et ont plus d’assurance.
Il y a quelques heures je n’aurais jamais imaginé vivre un truc pareil !!
Quand je serai vieille, je prendrai des cours de pole dance !

De retour dans le centre ville, je réalise que j’ai oublié de donner rendez-vous aux deux petits français, Anaïs et Guillaume qui m’ont accueillie en Slovénie.
Ils sont venus visiter Zagreb deux jours et nous devions convenir par mail d’un lieu de rendez-vous.
Comme je marchais sur le grand trottoir de la grande avenue centrale de Zagreb, près du centre de danse, je tombe nez-à-nez sur eux !
C’est pas dingue ça !!! C’est mieux que le téléphone portable, non ?
Je serai donc leur guide dans Zagreb qu’ils découvrent. Nous échangerons sur les voyages, les langues et bien d’autres sujets philosophiques. Ils me présenteront Ivon et Ivonna, le couple qui les héberge. Enfin, je finis par rentrer vers 23 heures.
Dora s’est inquiétée, et de sa petite voix elle me dit comme une petite fille : « Che allé appeler la police, car Zagreb est très danchereux pour les françaises » finit-elle avec un brin d’humour.
Ah ! Cette mauvaise habitude du portable !!! C’est très flippant, où qu’on soit. Un virus qui détraque les plus jeunes.

Dimanche 3 avril 2011.

Etendage de mon pauvre linge (Décathlon sans style), sur un fil à linge à poulies, par la fenêtre d’une cour digne d’un film de Kusturica.
C’est très drôle, je pouffe de rire à chaque fois que je tire sur le fil opposé et que je vois le linge s’éloigner.

Direction le marché Britanski, pour la cure de café. Plus tard, Anaïs, Guillaume, Ivona et Ivon m’y retrouveront.
Les deux premiers (les français) sont tout petits. Autant que moi. Et le couple de croates, de 1, 79m à 2, 10m. Classique dans la région.
Anaïs prendra des notes tout au long de notre conversation « anglophonix » sans que je le sache.
Elle me laissera avant de partir une gentille petite liste de mots qu’elle m’a entendue utiliser et que j’ai eu peine à trouver.
Ok ! On est nuls en anglais, et surtout moi, mais il faut dire qu’ici tous les films sont en V.O. sur toutes les chaînes, dans toutes les langues, et au cinéma !!

15h 30 : le marché se termine, chacun vaque à ses occupations de fin de week-end.
De retour à la villa Primoska, Dora et Diane sont toutes belles pour aller flâner dans Zagreb.
Nous partagerons de belles tranches de rires et de confessions sous le soleil de Zagreb.
Vers 18h, cette place au soleil couchant m’emporte dans le nostalgique souvenir d’un soir de mi-septembre 2010 en bord de Garonne toulousaine.
Elles sont affamées. En rentrant, je leur cuisine un petit plat.
En faisant la vaisselle, je serai obligée de jurer en anglais pour que les filles viennent à mon secours pour couper l’eau.
Une tasse vient de se briser et m’emporter un bout du doigt. Heureusement j’ai tout ce qu’il faut. Et grâce à mon BEP couture, je rafistole tout ça en quelques points et sans anesthésie. On verra demain s’il faut couper ou si ça tient !!!

J’adapte, en prévision, l’atelier de demain. Qui sait, peut-être ne reviendront-elles pas. Mais si elles sont là, j’ai de nouvelles idées, inspirées par certaines d’entre elles.
Les semaines s’enchaînent. Et encore une fois, je me rajoute des obstacles :
je présente le 6 au soir mon travail, propose aux filles de présenter le leur. Et tout ça, avec un index droit en moins, facile… !

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