Alix Soulié

Hongrie

Aujourd’hui 14 avril, voici plus de 10 jours que je n’ai pas écrit :
Trop de mouvement, trop de rencontres, trop envie de garder pour moi et de commencer à organiser et structurer ce que je suis venue chercher, trop de surprises, trop de mélancolie, trop à gérer ici et à Toulouse, pour le retour, pour les contacts avec les pays à venir et ceux qui sont passés … et trop peu de sommeil.

Du lundi 4 avril au Jeudi 14 avril, je ne vous ferai part que d’un simple emploi du temps exotique.

Et je profite de ce début de deuxième mois de voyage pour ajouter ce qui suit :

– Merci à tout ceux qui ont pris le temps de me laisser au bas de ce blog un commentaire, qui me donnent la motivation pour continuer à écrire, car comme certains le savent cet exercice est pour moi la deuxième épreuve la plus difficile dans ce voyage. Donc n’hésitez pas à me demander des précisions et j’intégrerai une réponse dans les éditions qui suivront.

– Vous pouvez également me contacter sur :
o SKYPE : alix soulie
o Gmail : alix.soulie(A dans le rond)gmail.com
o Et pour les professionnels : cie.anomaliques(A dans le rond)gmail.com

– Je recherche des personnes qui auraient le temps et l’envie de traduire une ou deux pages du blog en anglais, car tout au long de la route la demande est permanente et l’équipe des traducteurs de l’association Anomaliques est déjà très occupée à traduire les courriers divers.

– Vous trouverez à droite en marge de ce blog, une nouvelle rubrique Pays par pays :
o Au Féminin
o Au culinaire
o Haut en couleur
o Au mot
o Autre

Lundi 4 avril 2011 (Zagreb)

9h00 : 2ème atelier avec le 2ème groupe de filles de Zagreb. Plusieurs d’entre elles n’ont pas pu revenir.
Mirna, Vlatka, Mia, Tea, Tai et Alena sont là avec une nouvelle venue : Irja, qui cumule des emplois dans le social et l’éducation. C’était impossible pour elle de venir vendredi pour la première séance. Très belle rencontre, très intéressante séance…
A 13 h00, avec certaines d’entre elles nous partageons un café avec Ina de l’institut français. Je vais ensuite à l’hôpital pour montrer ma blessure au doigt, mais il y a plus de 150 personnes qui attendent leur tour, donc je fais demi-tour et je vais travailler à l’institut français ( téléphone, mail…) tout l’après midi et je finis ma journée à Villa Primorska.

Mardi 5 avril 2011

8h00 : Café rapide avec Dora qui a du mal à se lever.
10h00 : Le studio 2 est à ma disposition pour que je puisse travailler sur ma table, Mirta et Mirna me rejoignent pour partager ce temps.
13h00 : Glace citron et stracciatella avant de retourner à l’institut pour une nouvelle séance de travail (tel, etc.)
18h00 : Villa Primorska, anniversaire rapide et en chanson bien sûr, du petit (2m10) frère de Dora .

Mercredi 6 avril 2011.

8h00 : Café Britanski, écriture
9h00 : Centre de danse Studio 3, Marina m’y attend pour travailler ce qu’elle présentera le soir avec le groupe de filles qui sera là. Nous parlons de son travail de marionnettiste et de la Croatie.
13H00 : Recherche dans la ville de petits fours à la crème pour la présentation du soir.
15H00 : Répétition dans le hall du centre de danse.
18H00 : Mirna, Mirta, Andéa (du premier groupe), viennent préparer leur présentation dans l’espace. Marina ne reviendra pas, son tournage a dû la retenir. Antonia sera là, mais comme spectatrice.
19h30 : Présentation devant un petit comité de 20 personnes et la presse. Nous irons boire un dernier verre place des fleurs avec Mirna, Mirta, Andéa, Antonia, Tena (la directrice adjointe du centre de danse) et une amie à elle, ainsi que Dora et Diana qui sont venues voir la présentation. Nous finirons plus tard avec Diana et Dora dans le vieux Zagreb à la liqueur de Miel…

Jeudi 7 avril 2011

La matinée pour trouver mon billet pour aller à Pécs, pas de bus donc ce sera le train avec 3 changements dont un de 5 mn (chaud).
13h00 : Affaires courantes (Mail…) au Centre de danse, dernier moment avec Tena dans son bureau.
17H00 : Pliage de table… Bye Tena !
Dernière soirée filles en perspective à la Villa Primorska, enfin l’ex de Diana viendra s’improviser… Agitation à la Villa !
3H00 du matin : tout le monde dort, je suis encore en train de taper le dernier journal mais Solène à Paris qui ne dort pas non plus finira de le taper via SKYPE …oufff !!

Vendredi 8 avril 2011

8h00 : Dora s’est enfin motivée pour retourner à l’école ce matin… bye bye Dora !!
9h00 : Je quitte à mon tour la Villa et Diana toute émue…
9h58 : Gare de Zagreb, le train n’arrive pas, il a plus d’1h30 de retard, les 3 changements seront très sport avec les bagages et sans repas (le changement de 1h 40 sera réduit a 8mn), c’est le début de la faim !! Passage de frontières, ok ok, on est bon…
16h40 : Pécs en Hongrie, ici les rues n’ont pas de nom ou que sur les plans.
18h00 : j’arrive enfin à l’Alliance Française où m’attend Aniko, l’assistante de la directrice Gabriella. Aniko m’accompagne à l’auberge de jeunesse « Big Fish » je l’ai mise en retard ; elle file sur sa bicyclette.
Je vais ensuite visiter le « Coultura café » où ils m’ont prévu une intervention le lendemain.
J’ai faim, ici pas d’euro, et j’ai oublié mon code de CB… Ouf, il y a un bureau de change encore ouvert à 19h30.

Samedi 9 avril 2011

Déballage de mes affaires, installation. Première journée depuis un mois où je suis seule au calme dans une maison où toutes les autres chambres sont vides.
Petit-déjeuner et déjeuner de travail, un café Limon dans le vent de Pécs.
15H00 : Nous allons avec ma table au « Coultura Café » ; je suis épuisée, ça tombe bien le soleil est là et le café est vide de public potentiel, alors comme tout le monde dans cette ville, j’irai lézarder mais aussi faire du repérage. Cette ville est parfaite pour jouer dans la rue mais seule une violoniste et une Altiste l’animent (curieux).
17H00 : retour à « Big Fish », un mot en anglais sur mon lit, je comprends tout, enfin … : « Je suis dans la chambre d’à coté, je suis de Nouvelle-Zélande, n’hésite pas à me contacter sur mon portable 000… Si tu veux faire une activité dans la ville avec moi et si je ne suis pas là. ». Comme c’est la chambre d’à côté, j’imagine que c’est un mec et l’idée me déplaît direct.
Finalement je me décide à aller toquer à la porte de cette chambre pour proposer de partager un dîner. Et c’est Kylee, une jeune femme toute blonde à la peau de rousse, très introvertie qui m’ouvre, nous parlerons anglais jusqu’à 2h00 du mat.

Dimanche 10 avril 2011

Nous convenons avec Kylee que, le temps que je travaille ma table, elle fait sa visite touristique de Pécs et qu’à son retour vers 16h00 j’irais jouer dans la ville avec elle derrière l’objectif, elle est toute excitée, moi je suis pas fière.
Les réactions sont surprenantes, les passants s’arrêtent et s’interrogent. Le vent est très fort mais peu importe, le petit four sera à la glace (très très mauvaise idée). Cette réelle première rue sera très riche pour mon travail à venir.
Retour à Big Fish : débriefing avec Kylee, à qui je demande de répéter car son anglais a une saveur néo-zélandaise.

Lundi 11 avril 2011

9h00 : Courses-Poste-Breakfast avec Kylee
13h00 : Départ de Kylee qui traverse seule l’Europe pour profiter de la validité de son passeport suite à la fin son contrat en Irlande et avant de rentrer en N-Z. Cela semble être une épreuve pour cette nana si discrète (je la trouve très courageuse). Sa prochaine destination :Zagreb (je la briefe bien sûr sur les bons coins de Zagreb).
14H00 : Rendez-vous à l’Alliance Française avec Gabriella.
15h00 : Seulement 2 filles seront là pour me rencontrer, deux jeunes femmes de 17 ans avec qui nous partagerons 1h00 sur le sujet qui m’a mené là. Puis Aniko l’assistante de Gabriella prend leur place pour un tête-à-tête surprenant. Une rencontre très émouvante.
18H30 : Gabriella reviendra d’une conférence à l’université avec le conférencier Frédéric Dufourg de Bordeaux et nous irons dîner ensemble. Fred est très bavard et la rencontre avec Gaby n’aura pas vraiment lieu, mais dans cette pizzeria nous aurons tous les trois une grande discussion sur « LA FEMME », avec comme maître de conférence Frédéric Dufourg très intercèdent et connaisseur. Je découvre brièvement Gabriella qui a fait ses études à Toulouse (douloureuse décision), mais qui a choisi de quitter la France il y a 4 ans pour ce poste à l’Alliance Française de Pécs d’où elle est originaire. Nous n’aurons pas l’occasion d’échanger plus en direct…

Mardi 12 avril 2011

Je finis de travailler et de checker mes mails à 4h30 du matin, mets le réveil à 7h00 mais ne me réveille qu’à 9h30, l’heure de mon rendez-vous avec Gabriella qui doit m’accompagner au bus. Ma valise n’est pas faite, le bus part à 10h30, sous les yeux de Gabriella je plie ma table et ma valise en un temps record de 10mn. Je suis très contrariée car c’était la seule occasion de nous rencontrer plus devant un café. Nous arrivons à temps au bus… Bye bye Gabriella, et merci pour cette attention de dernière minute. Nous nous quittons sans vraiment nous être rencontrées.
17H00 : Szeged gare routière, curieuse impression de déjà vu, Szeged a des airs de Buenos Aires en hiver. Plus je m’avance dans la ville plus j’y trouve des similitudes : l’architecture et la largeur des avenues, avec tout ces arbres et ces larges trottoirs.
Rencontre avec Coline, la toute jeune et grande directrice de l’Alliance Française.
Elle est française, son homme est absent, elle m’accueille chez elle pour mon court séjour.

Mercredi 13 avril 2011

8h00 : Petit déjeuner avec Coline, 8h30 elle part à l’Alliance, je reste chez elle pour travailler et préparer les ateliers de 14 et 16h00, mais je n’y arrive plus, pas le moral du tout du tout, je n’arrive à rien.
12H00 : déjeuner avec Coline, nous parlons des Femmes je crois ou des Hommes plutôt…
14h00-16h00 : j’enchaîne de curieux ateliers de 1h30 chacun avec des étudiantes hongroises qui étudient le français. Je crois qu’elles m’ont prise pour une dingue mais elles ont beaucoup ri.
18H00 : Je suis épuisée mais Rita, la professeur de français du groupe du soir, est très curieuse de ma venue et m’invite à partager avec elle et ses 3 étudiantes une discussion en français sur mon projet jusqu’à 20h00. Ensuite,je m’attarde avec Rita en tête-à-tête, elle est hongroise et a vécu en France, à Nice. Son histoire est bouleversante et me rappelle celle de Gabriella (ce choix du retour au pays à contre-cœur). Puis je retrouve Coline chez elle devant un mauvais film français.
Toutes ces filles qui se livrent à moi… il faut que je trouve ma place dans tout ça sinon je ne m’en sortirai pas indemne, il faut que j’adopte la distance d’un journaliste.

Jeudi 14 avril 2011

8h00 : Coline me réveille en musique, elle file à l’Alliance et moi à mes affaires courantes sans conviction.
12H00 : dernier déjeuner avec Coline dans le restaurant de cette si jolie cour où est installée l’Alliance. Mon manque de moral est plus que palpable, Coline cherche les mots pour me remonter…
Je l’accompagne au tram, elle a une réunion en banlieue. Bye Bye Coline
(Marie-Aude tu as bien fait d’appeler ta fille Coline, c’est prometteur comme prénom !!)
15h30 Départ du train pour Timisoara, un train très secouant qui m’endort, un changement seulement. Ici aussi très peu d’hommes me proposent de l’aide pour descendre le sac. A chaque fois ce sont des toutes petites nanas ( plus petites que moi, c’est dire ) qui m’aident pour descendre et monter mon sac.
Frontière hongro-roumaine (une heure de plus sur mon petit réveil de voyage)
Le douanier roumain en ouvrant mon passeport me dit :
– Alix !
– Oui !
– Où allez-vous ?
– Je vais à Timisoara.
– Merci
Ce que j’ai entrepris est si extraordinairement simple et trouve tant d’écho dans toutes ces rencontres qu’il faut continuer, mais si ce voyage n’avait été que touristique, j’y aurais sans aucun doute mis un terme très vite.
21h28 Timisoara : Je retrouve après 19 ans Roxana et son frère Catalin dans le hall de la gare. Je ne sais rien d’eux, il n’y a que 3 jours que j’ai enfin repris contact grâce au net après plusieurs mois de recherche. Ma mère a réussi à contacter leur mère par téléphone pour échanger un dialogue de sourd, mais nous y sommes arrivés.
Découverte petit à petit de cette fratrie que j’ai rencontrée il y a tant d’années, alors qu’ils n’avaient, elle que 5 ans et lui 9 ans. La femme de Catalin n’est pas là ce soir, elle travaille de nuit dans la police criminelle.
Quelques jours chez eux vont me faire le plus grand bien, ils ont le sourire communicatif et leur accueil est entier. A suivre…

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