Alix Soulié

Nouvelle Zélande

Jeudi 30 Juin 2011 ( Sydney–> Auckland )

7h00: Réveil-bagage-bateau-train, bye bye Michelle, tout va très vite comme si je me réveillais d’un semi-coma et quittais Michelle sans l’avoir vraiment rencontrée. Tout comme mes rencontres d’Hanoï si impossibles qui me reviennent en mémoire.

10h00: Aéroport, je suis accueillie par un personnel adorable. Même à la douane on me propose un test d’explosif avec le sourire, comme une distraction pour m’occuper en attendant l’embarquement.

12h00: Décollage. Vol rapide de 3h00 (Plus une heure de décalage horaire)

16h00: Auckland Nouvelle-Zélande

Où sont mes bagages ? Ma table… Où est ma table ? Bah ! J’ai bien le temps, on ne m’attend pas ici, j’en profite pour parler en anglais à droite à gauche. Parce qu’on ne peut pas dire qu’à Sydney je me sois exercée. Mais je suis toujours surprise qu’on me comprenne.

Un employé emporte mes bagages au loin: Eh monsieur, c’est à moi ! » ( En anglais, bien sûr et ne me demandez pas de l’écrire non plus).

Ah! J’ai la pêche, ouah !

18h: Et hop dans le bus ! Et hop 16 dollars !

19h: Auberge de jeunesse. Ben oui, ils m’acceptent encore. Même si ce matin j’ai découvert mon premier sourcil blanc. Et hop, 120 dollars pour 6 nuits ! Bon ben, j’ai plus qu’à trouver des soupes en sachet. Nous sommes 6 à partager 6 lits superposés.

Diego le mexicain et Kelly l’anglaise me regardent arriver. Diego est là pour étudier l’anglais et je le force à parler en espagnol.

20h : Il m’offrira ma première soupe de pâtes et la chambrée se couchera bientôt.

Vendredi 1er juillet

10h : Le plan en main, je découvre sans grande émotion cette ville vernie et limpide sans charme.

15h : J’ai trouvé par hasard un supermarché chinois où je me ravitaille en soupe de pâtes et alimentation restreinte. Ma seule fantaisie, c’est du lait concentré sucré (un reste de l’Asie pour mon café).

16h : En cuisine, je prends mes marques et je me cuisine une dînette pour rien du tout devant mes mails.

18h : Diego vient en cuisine pour me signaler une invasion de français sur les étages supérieurs de nos lits, deux gars, une fille.

20h30 : Je les accompagne pour prendre l’air et les regarder manger en partageant un verre avec eux. Quelle équipe !

23h00 : Je les abandonne sur l’avenue principale qui commence à s’agiter bêtement, comme si la rue appartenait à une bande d’irréductibles adolescents.

Samedi 2 Juillet 2011

07h : Les deux petits français sont bien rentrés au milieu de la nuit, non sans mal. Mais Marine n’est pas là ! Ah ah ?

10h : Bibliothèque avec Diego qui me montre la route avant de filer jouer au foot.

15h : Une frite et une connexion Mac Do.

17h : Mince ! Les Français sont partis, bon ben salut ! Ils m’ont laissé un petit mot sur l’oreiller, ça fait plaisir ! Marine est bien rentrée.

18h : Dîner avec Diego qui me présente Rosario (rosée du matin), une jolie Mexicaine à croquer. Une brunette toute douce et épicée comme ma Roxie de Timisoara.

23h : On retrouve son amoureux français Karadek qui est cuisinier dans un grand restaurant sur le port, qui fait partie des habitants de ma chambre et que je n’ai jamais vu. On l’attend sur le port pour aller boire un verre. Pour moi ça sera un coca nature, je fais ma vieille. Bien qu’il y ait d’éternels « bagpackers » à qui on ne peut donner d’âge, je fais partie des plus vieux. Fin de journée, cette semaine sera consacrée au rattrapage, au bureau et à la révision de l’espagnol pour l’Amérique latine.

Dimanche 3 Juillet 2011

12h : Soupe

14h : Karadek me propose de rencontrer les femmes de son service à 10h le lendemain.

14h30 : Bibliothèque

16h : Rendez-vous avec Rosario et ma table pour une sortie dans Auckland.

17h : Enfin un endroit plat pour se poser et pour expérimenter une foule qui s’arrête immédiatement. Il y a un groupe de Français qui commente à voix haute sans se douter que je les comprends. La situation est cocasse et un brin troublante pour moi. Mon costume a les boutons qui lâchent. Mais bien que cela soit un flop pour moi, les réactions sont surprenantes à certains endroits, provoquent de nouvelles situations et les critiques des Français en direct me font poser les choses. Me voilà avec ma table sur l’avenue principale d’Auckland avec un public très disponible. Nous rentrons doucement avec Rosario et son amie qui nous a accompagnées, et la table sur ma tête interpelle tous les passants qui m’interpellent à leur tour.

19h : Lorsque nous rentrons, Diego -qui est triste comme tous les jours- sort prendre l’air avec nous dans le parc, et comme tous les jours, il garde le sourire. La table a pris place dans cette chambre sans meuble où elle est la bienvenue. Les seuls meubles sont les lits superposés où je peux accrocher ma super armoire déroulante qui me permet de ne pas avoir mes affaires au sol comme tous les autres, et surtout rajoute un peu d’intimité à mon cama (bed, lit…).

21h : Come-back à l’hôtel, on continue la leçon d’espagnol avec mes deux mexicains camarades d’exil. Elle : Rosario, maquilleuse de cinéma, amoureuse d’un cuisinier français. Lui : Diego, une Mexicaine dans le cœur qui n’a pas réussi à l’attendre, et sur le côté de son lit, un calendrier qui le sépare de sa date de retour au pays dans à peine 20 jours. Et tous les jours avant d’aller étudier, il barre d’un trait noir le jour qui vient de passer, comme un prisonnier qui ne retrouvera pas sa belle qui l’a quitté pour un plus mexicain que lui. Je suis très méchante avec lui pour lui secouer les puces que je ne suis pas capable de me secouer moi-même. Ça les fait rire, je fais ma vieille grande sœur. Il ne me croyait pas, le premier jour il m’a dit que j’étais une bonne personne. Je lui ai répondu qu’il se trompait car je n’aimais ni les enfants des autres donc les enfants, ni les animaux et encore moins les gens.Je crois qu’aujourd’hui, il commence à me croire. Allez, Cuida-te, et buena noche me dit-il.

Lundi 4 Juillet 2011

7h30 : Réveil avec la chambrée qui part à l’école.

9h : Karadek, l’amoureux breton de la guapa Rosario, m’a demandé de le réveiller pour aller à son resto ensemble afin qu’il me présente Latina, une des préparatrices maories.

10h00 : Resto très classe sur le port, le patron accepte que je rentre en cuisine, une femme de plus de 60 ans, Latina, accepte que je reste un temps à ses côtés. Pour faire simple, Karadek a dit que j’étais journaliste. On convient d’un rendez-vous pour un entretien ce soir avec sa sœur qui parle anglais. On prend rendez-vous avant son service.

11h : Café à l’hôtel.

12h : Soupe dans cette cuisine collective où l’on parle anglais, espagnol et portugais.

13h : Direction la poste et la bibliothèque.

16h : Rendez-vous au restaurant du port pour l’entrevue. Ses horaires ont changé, je ne la verrai pas. Je m’assois au bord de l’eau pour écrire au soleil couchant.

19h : Retour à la maison pour une soupe de plus. Ici nous sommes nombreux à manger de la soupe en sachet à 1 dollar. L’ambiance est dynamique. Ah, les jeunes !

Mardi 5 Juillet 2011

8h30 : Debout, café, journal en cuisine. Ricardo, le jeune, grand, beau et ténébreux Brésilien qui n’a pas 20 ans et qui peut en paraître plus avec sa barbe attrayante, me fait un numéro de charme, du jamais-vu. Allez mon grand, c’est l’heure d’aller à l’école, kiss !

9h : Bibliothèque. Une jeune femme me demande de l’aide pour sa connexion. C’est Jocelyne, elle est chilienne, elle parle très bien français car elle a vécu là-bas pour ses études. Elle attend d’un jour à l’autre une réponse pour son concours d’entrée à l’université d’Auckland : deux ans d’études pour apprendre l’anglais. Si elle n’est pas prise, elle doit rentrer direct au Chili (je sais aujourd’hui que sa réponse a été positive). Enfin… elle me plaît tout de suite, j’ai un coup de cœur, encore un ! Elle m’invite à un repas le soir même avec ses colocataires, l’idée me plaît beaucoup.

15h: Repos à l’auberge pour la soupe de mi-journée. Je me sens en pleine forme, j’ai envie de me dépenser, j’ai retrouvé toutes mes capacités, je parle en espagnol avec mes camarades Mexicains, je ne peux plus m’arrêter. Le beau Ricardo fait son entrée, choisit une musique très brésilienne sur le poster de la cuisine et lors d’une de mes traversées m’emporte dans une danse très brésilienne sous les rires de mes deux camarades : « Non merci, je voulais juste prendre une cuillère dans le tiroir, hi hi hi… Je ne suis pas vraiment danse collée-serrée ! Et puis j’ai pas encore mangé ! … Cuidado, ça fait très longtemps que je n’ai pas mangé ! … Et bas là non, tu es en train de me mordre le cou là ! …. Si tu veux te défouler, ça tombe bien moi aussi, alors si tu veux dans 5 minutes, on boxe. Il y a l’équipement qu’il faut à l’auberge, il suffit de demander (sac, gants à notre disposition) ». Rosario et Diego sont hilares.

15h30 : Séance de boxe, récréation sous le préau du réfectoire. Ricardo est très grand, il a pratiqué la lutte, et à son âge fougueux il réussit à me blesser au pied, l’animal !

20h : J’annule par mail chez Jocelyne, j’ai trop de mal à marcher. Clopin-clopant nous allons manger une pizza gratis parce que le mardi c’est une pizza gratis par personne dans ce restaurant-là spécialement pour les bagpackers. Nous voilà Rosario, Diego, Ricardo en train de nous partager la pizza du pauvre.

22h : Retour à l’auberge où Ricardo s’excuse de l’énorme hématome qu’il m’a fait au pied. Ses excuses sont charmantes, mais trop précipitées et maladroites. Et me voilà en train de faire un cours d’éducation sexuelle et de bonnes manières à un jeune homme de 19 ans qui a des façons bien brutales et machistes. Heureusement il est adorable et pas trop susceptible. Nous en rions avant de nous endormir. En d’autres temps je n’en n’aurais fais qu’une bouchée, mais mon esprit n’est pas là et les camarades de chambre, eux, si.

Mercredi 6 Juillet 2011.

7h : Tous les étudiants se lèvent, je suis le rythme pour un petit-déjeuner.

9h : Bibliothèque. Très bonne matinée de travail.

15h : Les carrefours du centre-ville sont des rivières de gens qui manquent de se percuter lorsqu’ils se rejoignent au centre.

16h : J’ai faim. Impossible de trouver un supermarché dans cette ville. Juste des marchands de soupe en sachet.

19h : Entrevue de Rosario dans sa chambre au cours de sa séance de lissage de cheveux. Elle a de grands cheveux noirs épais ce qui lui prend au moins une heure de travail. Diego, su amigo, écoute son interview.

20h : Finalement Rosario s’est lissé les cheveux pour rien car sa soirée entre copines est annulée. Nous finirons la soirée entre nous jusqu’à l’extinction des feux.

Et comme presque tous les soirs, je m’endors partagée entre cette envie de rentrer et celle de continuer cette stupide folie qui certains jours n’a pas de sens.

Et je laisse entre les mains du hasard le choix de mon avenir car depuis une semaine les avions ne décollent plus d’Auckland, soit pour des raisons de gréves soit à cause du volcan, m’en fous on verra bien demain si ça vole !!!

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